Un deuxieme confinement si différent

Depuis le 30 octobre, nous sommes donc de nouveau confinés pour, en premier lieu, éviter un engorgement des hôpitaux (c’est à dire gérer au mieux un déficit de moyens financiers décidé depuis des dizaines d’années).

Il est évident que nous ne vivons pas ce confinement comme le premier.

Aujourd’hui, je me pose pour en discuter tranquillement avec vous, un petit billet humeur, cela faisait longtemps.

La sidération

L’état de sidération n’est plus ce qu’il était en mars dernier.

L’annonce du premier confinement a été un choc pour de nombreuses personnes et il a engendré de la sidération ou même des traumatismes psychologiques.

La sidération n’est plus là pour ce second confinement. Nous nous y attendions… La cigale chantant tout l’été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. On pourrait transformer la fable de la fontaine en : les cigales ont bien profité de leur liberté tout l’été (j’en fais partie) , elles s’attendaient à ce que le virus leur retombe sur la tête quand l’automne serait là. Et ce fut bien le cas.

Le vocabulaire politique a changé également. Nous ne sommes plus en guerre. Nous ou plutôt ils gèrent les dégâts, ils essaient de gérer la situation au mieux.

La colère

Le sentiment de sidération a laissé sa place à un état de colère ou de déni de la population.

On en a assez, assez de compter les morts sur BFM/TV, assez d’être privés de liberté, assez de devoir obéir à 10000 règles qui bien souvent s’entrechoquent et montrent leurs incohérences.

Nous ne sommes plus du tout dans l’élan de bienveillance que les Français ont eu en mars.

Nous n’applaudissons plus les soignants. Je ne suis pas certaine non plus que l’élan de générosité envers les plus fragiles soit le même actuellement. Mais les choses ont changé, la grande majorité des Français travaillent (vont au travail masqués) et nous avons moins de temps pour nous occuper des autres tout simplement. Nous gérons déjà nos vies comme nous pouvons au jour le jour.

Cependant, j’aime encore croire que nous vivons dans une République forte et unie et que le civisme existe toujours.

Je reprends un peu les paroles de Patrick Pelloux (médecin urgentiste que j’admire énormément pour son franc parler et sa façon d’appréhender les choses). Que l’on soit d’accord ou en désaccord avec les décisions qui sont prises par notre gouvernement, j’aime penser que nous sommes encore un peuple uni (même si les inégalités sont criantes) et que le civisme est tout simplement de respecter les choix qui ont été faits et les respecter pour aider nos soignants et protéger nos anciens et les personnes les plus fragiles.

Je vous conseille d’ailleurs l’émission 6 à la maison dans laquelle Patrick Pelloux était invité hier. Excellente émission culturelle je trouve.

6 à la maison (émission du 11/11/20)

Se changer les idées

Je ne sais pas si vous avez remarquer mais tout va bien, ,les stocks de farine et levure boulangère sont au top !! Nous ne manquerons de rien cette fois. Au mois de mars, on s’obligeait presque à tuer le temps dans la pâtisserie, le yoga on line, les apéros skype. On s’inventait de soudaines passions : le macramé, apprendre une langue étrangère (qui ne nous servirait pas de si tôt puisque nous ne pouvions plus voyager).

Les choses sont plus apaisées cette fois au niveau des occupations à la maison, surtout que les enfants ne sont à gérer que le week-end.

Mais, une autre anxiété est apparue : l’économie. Au mois de mars, on était dans la survie, on ne parlait que de maladie et de médecins. Cette fois, on a peur de la régression sociale, on a peur du chômage et de la pauvreté. Les angoisses ont changé de camp.

Au mois de mars, le Français réclamait des attestations pour pouvoir faire du sport, du jogging. Au mois d’octobre, le Français réclame des livres.

Et moi, et moi, et moi .

Quant à moi, je vis ce confinement de façon très différente également.

Tout d’abord, je suis chez moi et je ne travaille pas alors que les autres travaillent. Je peux vous dire que c’est une sacrée différence pour moi. Je suis personne à risque donc je ne peux me rendre sur mon lieu de travail. Je suis sensée télétravailler. Mais, je n’ai pas la possibilité technique de le faire ( des sombres raisons d’accès aux logiciels et aux applications de mon travail).

Alors, c’est la culpabilité qui me ronge cette fois. La culpabilité d’être chez moi alors que mes collègues bossent et doivent certainement en faire plus puisque je n’y suis pas. J’ai hésité… la santé ou le boulot… je me suis dis que pour mes enfants, pour mon compagnon et pour moi, il était plus sage de choisir ma santé.

Ce deuxième confinement c’est aussi encore une période sans mon compagnon. Oui, nous habitons chacun chez nous. C’est un choix de vie, mais nous n’avions pas prévu une pandémie dans ce choix de vie! 🙂

J’arrête là ma petite bafouille. 🙂 J’avais juste envie de parler un peu avec vous. Ce billet de blog a été écrit complètement spontanément, n’hésitez pas à me faire remarquer si vous repérez des fautes.

Et vous, comment vivez-vous ce deuxième confinement?

Racontez-moi un peu en commentaire!!! Comme ça, je pourrai discuter un peu avec du monde!! Comme si on pouvait encore se voir pour papoter dans un café ou en nous invitant chez les unes ou chez les autres.

Un deuxieme confinement si différent

Je vous rappelle qu’il est très facile de laisser un commentaire (une adresse mail et un pseudo suffit si vous n’avez pas de compte fb, google ou wordpress).

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21 commentaire

  1. […] je vous l’avais dit dans un article précédent, il est évident que ce 2ème confinement est bien différent de celui du mois de mars […]

  2. Bonsoir Sophie! Sympa ce billet. Je pense tout d’abord que tu as raison de te protéger et que tu ne devrais pas culpabiliser, la vie est trop courte, pense à toi et profite, un autre jour ce sera toi qui bossera pour une autre! C’est vrai que ce 2eme confinement est perçu différemment et j’aime beaucoup ta version de la fable!! Moi je suis quelqu’un de très docile en société, cela ne me dérange pas de respecter les règles posées (dans un pays comme le nôtre), cela ne m’empêche pas de cheminer librement dans ma vie et dans ma tête. Je crois comme Pelloux qu’il faut rester unis et faire un peu confiance en nos politiques, l’union fera la force, les désaccords et les détracteurs affaiblissent les chances qu’une solution fonctionne, quelle qu’elle soit. Bonne soirée!

    1. Bonjour Isales, tu dois bien te douter que je suis complètement d’accord avec toi.
      Belle journée!!

  3. Très intéressant cet article Sophie ou l’on voit bien que les préoccupations des uns et des autres ont bien changé. D’ailleurs je crois ne pas saisir le truc avec les livres ! Quelle différence avec le confinement précédent ? Il me semble que ce n’était pas possible non plus…
    Prenons patience, même si parfois, jai le moral un peu bas car cette pandémie crée, à mon avis, aussi beaucoup d’isolement.
    Cela étant, je me rends compte aussi d’être dans un contexte plutôt serein, sans les tours, ni les champs de boue,…

    1. Bonjour Mireille,
      Je crois que le Français sait s’inventer des idées fixes! 🙂 Premier confinement : le sport et la cuisine. 2ème confinement : les livres. Mais, oui, je me demande quelle différence avec le confinement précédent, je crois que les librairies étaient bien fermées aussi.
      Pour le contexte serein ou non, je crois que c’est à nous de réinventer nos 1km, essayer de les voir autrement, essayer de saisir des détails positifs. Après, ce n’est pas toujours facile et il faut aussi que notre esprit soit suffisamment positif pour le faire. Il y a trop de monde qui ont bien d’autres soucis: sociaux, pécuniers, psychologiques..
      Bises Mireille, et merci pour ton passage, cela me fait plaisir de te lire ici.

  4. Ce deuxième confinement est plus difficile pour nous aussi, le manque de perspective est pénible et oui, nos familles et nos amis nous manquent aussi. Mais pensons à ceux qui sont directement touchés, physiquement, économiquement et psychologiquement…alors …

    1. Bonjour, oui je suis tout à fait d’accord avec vous, il y a toujours pire..
      bon week-end!!

  5. Hello Sophie…pour ma part je suis passée par l l’émotion de la colère. Dans mon service plusieurs cas de Covid…certains sont même venus travailler en attendant le résultat…aberrant. Le fait d être à moitié confiné …je n y comprends pas grands choses. Je prends les transports et j ai autant de monde autour de moi. Les gens sortent masque ou pas masque gel ou pas gel distanciation ou pas. Les petits commerces sont fermés, les grands sont ouverts. Les collants les dessous les chaussettes plus rien n est accessibles comme si dans le quotidien nous achetions tous nos sous-vêtements chez les petits commerçants…je connais une personne une personne qui est venue en aide aux personnes âgées isolées et qui a eu une amende, alors qu elle fait partie d une association…. Dans les lycées aucune distanciation jusqu à peu…et encore. Alors oui je suis en colère car je ne comprends pas tout. On nous dit que les masques chirurgicaux sont lavables ? Mais les chirurgiens eux mêmes ne le font pas et nous l ont pas dit au mois de mars…bref. Mon état d d’esprit est très différent de la première vague c est certain. Une des choses qui ne change pas est bien ma solidarité avec le personnel soignant.

    1. Bonjour Dame Poule, cela me fait plaisir de te retrouver ici 🙂
      Oui, il y a beaucoup d’incohérences, mais avons-nous le choix??
      Je reste aussi tout à fait solidaire avec le personnel soignant, de toutes façons, en règle général je les adule !! 🙂 Ils m’ont tellement apporté!
      Personnellement, comme tout le monde je pense, j’attends que les jours soient meilleurs.
      Bienvenue dans mon petit espace 🙂
      bises

  6. Bonjour, Sophie
    Moi aussi, je ne vis pas ce reconfinement de la même manière qu’en mars dernier. Pas de sidération, ni de déni mais un sentiment de tristesse parfois face à nos tentatives tâtonnantes et souvent incohérentes d’enrayer cette pandémie. En mars, nous étions portés par une belle solidarité et le printemps annonçait des jours meilleurs…
    Le contexte actuel est, semble-t-il plus morose car la crise n’est plus seulement sanitaire mais économique, sociétale, sécuritaire.
    Malgré tout, je refuse de céder à la colère et j’espère que nous retrouverons bientôt l’élan de solidarité qui nous a toujours animés en temps de crise.
    Quand le reconfinement a été décidé, je sortais tout juste d’un confinement de 3 semaines après avoir été testée Covid+ (saleté de virus!). Ne sachant pas combien de temps les anti-corps seront efficaces, je continue à sortir masquée ne serait-ce que pour rassurer les autres.
    Haut les coeurs , et prenons soin de nous …

    1. Bonjour Barbara,
      Ah oui, tu as donc commencé bien avant nous!! Le temps doit te sembler long!
      J’espère que tu n’as pas été trop impactée par ce sale virus.
      Je refuse aussi de passer par la colère, tout simplement parce que cela n’engendrerait que du négatif de toutes façons. Mais, le temps me parait plus difficile à passer car nous n’en voyons pas le bout.
      Bises

  7. C’est plus sage pour toi, en effet, de choisir de te protéger. Je partage le même avis que Béatrice. Nous avons fait un gros effort pour le premier confinement et cela n’a pas servi à grand chose. Enorme déception et surtout, cette question – Combien de confinements avant la fin du cauchemar ? On se console avec la perspective de Noel. Les enfants sont à 10km environ et nous aurons certainement la possibilité de nous réunir. Mais la solitude est pesante pour beaucoup. Gardons l’espoir ‘ des jours heureux et du gout du bonheur ‘, comme disait Melenchon dans son discours de campagne 2017.
    Je cite Melenchon, le confinement a fait des dégâts sur mon cerveau !!!

    1. Mdr Joe !! Comme quoi, le confinement peut mener à tout! Même à Mélenchon! 🙂
      De mon côté pour Noël, c’est encore très flou. Les parents de mon compagnon ont décidé de ne rien faire en famille, car ils dépasseraient rapidement les 6 personnes. Donc, mon compagnon va rester juste avec eux,et moi je ne sais pas encore. J’avoue que je crains d’aller chez eux et de leur apporter cette saleté, je m’en voudrais toute ma vie. C’est fou, on arrive à avoir peur de tout, enfin peur est un grand mot, mais on a des inquiétudes.
      J’espère seulement pouvoir aller dans le Sud-Ouest comme prévu pour le 31 décembre pour y retrouver mon fils qui vit là-bas.
      Bises et prends soin de toi (toujours un plaisir de te lire)

  8. Pour tout te dire je vis ce deuxième confinement beaucoup moins sereinement que le premier. Déjà parce que je travaille et que je trouve quand même les risques énormes… deuxièmement parce que j’ai fini par réaliser que « nous sommes partis pour un long voire très long épisode et cela me glace les sangs de vivre en « no futur » sans savoir jusqu’à quand. J’ai l’impression qu’on est devenus des robots : hop on va travailler, hop on rentre (à moins qu’on ait réussi à caser dentiste ou toubib…) ensuite dîner, ordi ou télé et dodo et ça repart le lendemain … Triste!

    1. Bonjour Béatrice,
      Oui, c’est vrai que la vie n’est pas très joyeuse puisque les activités et loisirs sont très très limités. Mais, j’en parlais avec une autre amie blogueuse : ce qui nous manque en ce moment, manque tous les jours confinement ou non à une grande partie de la population française. En effet, nous sommes des privilégiés nous qui avons les moyens de sortir, voyager. Alors, oui tout cela nous manque, et je peux te dire que cela me manque énormément aussi, mais j’arrive encore à relativiser.
      J’ai peur plutôt pour l’après… comment vont se remettre tous ces commerçants, restaurateurs, gens du spectacle? Qui va tenir le coup, qui pourra ne pas mettre la clef sous la porte?
      Bisous

  9. Bonsoir Sophie
    Je comprend ton sentiment de culpabilité, mais la santé est une priorité
    Comment je vis ce 2eime confinement, pour être franche pas très bien .Je suis retraitée depuis 2 ans , et bien sur mes préoccupations concernant cet isolement ne sont pas les mêmes que les actifs et bien dérisoires face aux grands bouleversements engendrés par cette pandémie
    Les sorties autorisées autour de chez moi face à des champs labourés à perte de vue ne m attirent pas vraiment ,,mais permettent de s oxygéner
    Je continue à prendre soin de mon apparence ,c est important pour ne pas déprimer
    La première chose que je ferai au deconfinement aller voir mes enfants et mes petits enfants et la deuxième retourner à l aquagym !
    En attendant , rêvons à des jours meilleurs qui finiront bien par arriver

    1. Bonjour Francine,
      Je crois que tu es un peu comme moi, tu relativises les choses : nos soucis sont parfois bien petits par rapport à d’autres qui sont encore plus impactés.
      Cela m’amuse aussi de voir comment chacun réagit avec ce fameux cercle d’un km autour du domicile. Moi, je me plains de ne voir que des cités, des immeubles et des voies ferrées autour de chez moi, toi tu regrettes de ne voir que des champs labourés, une autre personne va regretter de n’avoir que de la forêt. Encore une fois, je crois que l’on souhaite toujours ce que l’on n’a pas :). Un peu comme les femmes qui ont des cheveux raides rêveraient d’avoir les cheveux frisés ou l’inverse. 🙂
      Et voilà, tu as parlé d’aquagym, ça me donne envie de m’y inscrire!! ah non, c’est vrai on ne peut plus !! 🙂
      Bises et fais attention à toi.

  10. Je suis retraitée depuis mars, je n ai donc pas connu les soucis liés au travail et je vis à la campagne dans une maison avec un grand jardin, je respecte toutes les consignes à la lettre. Je suis une privilégiée, j en ai conscience mais pourtant j ai beaucoup de mal moi aussi avec ce deuxième confinement.

    1. Bonjour Marie,
      Je suis curieuse ou plutôt j’aime comprendre, sur quels points as tu du mal avec ce deuxième confinement?
      Bises

  11. Coucou Sophie,

    Tout est bien résumé dans ton billet.
    Au grand étonnement suscité par le premier confinement suit ce deuxième attendu et prédit par la totalité des instances dirigeantes, le travail l’emportant, peu de changements sont détectables dans notre vie quotidienne, exception faite de la sortie quotidienne d’une heure difficilement applicable en cette période de fin d’Automne.
    donc il nous reste : Boulot / Dodo; Même le télétravail imposé lourd à supporter; juste le temps de se réhabituer à voir ses collègues que déjà chacun repart avec son PC sous le bras sans vraiment connaitre une date de retour et un premier café autour de la machine.

    Alors attendons, et pensons au meilleur qui nous attend.

    1. Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh un homme ici !! 🙂 un homme fidèle au blog 🙂
      Ton commentaire m’interpelle. Que trouves tu de difficile dans le télétravail? Je trouve que c’est intéressant d’en parler.
      Bisous

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